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A la Recherche du Temps Gagné
18 janvier 2012

Yasmina Khadra - D'Emilien_B

Yasmina-Khadra

Né le 10 janvier 1955 à dans la wilaya de Béchar en Algérie, Mohammed Moulessehoul est définitivement plus connu sous le nom de Yasmina Khadra, le pseudonyme qu’il a utilisé pour écrire ses œuvres déjà traduites dans plus de 41 pays. Son père, officier dans l’ALN, envoie son fils dans un lycée militaire pour que lui aussi devienne un soldat de l’Algérie dés l’âge de neuf ans, deux ans à peine après l’indépendance. C’est ainsi que Moulessehoul devient officier dans l’armée algérienne ; il va y servir pendant plus de 36 ans, notamment pendant la guerre civile algérienne, ou il va mener la lutte contre les groupes islamistes armés en Oranie.

C’est pendant sa carrière militaire qu’il va décider d’écrire et surtout en langue française. Il choisit le pseudonyme pour échapper à la probable censure militaire mais aussi pour éviter que sa vie militaire ne mette en doute son objectivité sur les problèmes qu’il traite dans ses œuvres, notamment l’intolérance. Il prend deux prénoms féminins pour rendre hommage aux femmes de l’Algérie, en particulier à son épouse. Il est d’abord célèbre pour une série de romans noirs commençant par Le Dingue au Bistouri (1990) qui met en scène le cynique commissaire Llob, à partir duquel « Khadra » dénonce la peur engendrée par les attentats terroristes et la corruption qui gangrène les plus hauts échelons du pouvoir… souvent au péril de sa propre vie.

Mais pour mieux se dédier à sa passion d’écrivain, il démissionne de l’armée en 2000. Il élargit son œuvre avec d’autres romans toujours acclamés et appréciés, comme Les Hirondelles de Kaboul (2001), mettant en scène la vie de deux familles afghanes sous le régime des Talibans, L’Attentat (2005), qui raconte l’histoire d’un chirurgien Arabe israélien qui tente de comprendre sa femme kamikaze et Les Sirènes de Baghdad (2005), qui relate l’exaspération d’un bédouin irakien de l’occupation américaine. Moulessehoul veut à travers ces œuvres illustrer le « dialogue de sourds entre l’Occident et l’Orient », qui continue de ravager le monde encore. Ce que le jour doit à la nuit (2008), étudié dans ce numéro, reste un de ses romans les plus récompensés, élu Meilleur livre de l’année 2008 par le magazine français Lire. Il sera d’ailleurs adapté au cinéma par Alexandre Arcady cette année. Son œuvre la plus récente est L’Equation africaine (2011), ayant pour thème les prises d’otages récentes en Somalie.

Son identité est révélée au grand public dans L’Ecrivain (2001) et L’imposture des mots (2002), le premier étant un roman autobiographique. Malgré le succès littéraire qu’il a eu en tant que Khadra, le passé militaire de Moulessehoul continue de provoquer débats et polémiques, et sa position à la tête du Centre culturel algérien de Paris, partie d’un système qu’il critique pourtant sans relâche, n’améliore guère sa posture ; l’auteur lui-même a parlé d’une ligue de « toutes les institutions littéraires » contre lui après que Ce que le jour doit à la nuit ne soit pas inclus dans la sélection des prix d’automne en 2008.

Illustration de Yasmina Khadra
Extrait de "Palestiniens"
par Mustapha Boutadjine http://www.mustaphaboutadjine.com/CMS/

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